dimanche 30 décembre 2012

Saint-Léonard, château des Hogues

Le château des Hogues, construit au début du 20e siècle par l'architecte Camille Albert (1852-1942)
pour Henry Simon (1849-1932), armateur, propriétaire du trois-mâts morutier Marie-Marguerite,
ainsi nommé d'après le prénom de sa fille, et dont la totalité de l'équipage était yportais.
Cousine des propriétaires, Anita Conti y vint dans son enfance.
C'est aujourd'hui une maison d'éducation spécialisée.
.
Le parc est l'œuvre du célèbre Achille Duchêne (1866-1947),
paysagiste attitré de la haute société à la fin du 19e s.

samedi 29 décembre 2012

Valmont, château d'Estouteville

Prestigieuse forteresse de la vieille famille normande d'Estouteville,
le château de Valmont conserve son impressionnant donjon qui domine le village.
Il a été agrandi au 16e siècle d'une aîle Renaissance, malheureusement défigurée au 19e siècle
L'enceinte médiévale et ses tours ont également été détruites au 19e siècle.
.
Quand j'étais enfant, on était gentiment autorisés à jouer
dans le parc, et parfois même dans le château...
Autres temps : on ne visite plus...
.
.
Le 20e siècle poursuit l'œuvre destructrice avec la défiguration
du "parc" (au sens historique de ce terme) à bestiaux médiéval,
très rare vestige parcellaire du XIIe siècle jusque là miraculeusement préservé.
A ce sujet, il faut lire le passionnant article de Jacques Le Maho (CNRS) :
" Parc et courtils - observations sur l'environnement des châteaux de terre et de bois
en pays de Caux aux XIe et XIIe siècles" ,
paru dans les Actes du 105e congrès des Sociétés savantes, Caen, 1980.
Un texte essentiel pour le bonne compréhension de cet environnement si particulier,
dont nous devons être les protecteurs.

Harfleur, mairie

A la fois sauvé par son acquisition par la commune, qui en a fait sa mairie,
et quelque-peu abimé par sa transformation en bureaux,
le château d'Harfleur reste un très bel et assez rare exemple
de style Louis XIII parisien importé en pays de Caux
.
Pilastres canelés, bossages, colonnes annelées, typiquement Louis XIII
.

Sassetot le Mauconduit, château

Bel exemple de chateau classique de la fin du 18e siècle (la première pierre daterait de 1772),
le château de Sassetot le Mauconduit était en grand besoin de soins quand la famille de Mun l'a vendu.
Aujourd'hui devenu hôtel de charme, il est sauvé ; mais les portails, les écuries, les communs,
la glacière, le belvédère et les grands murs d'enceinte restent à pérreniser.
Les grands hêtres du parc en sont le plus précieux ornement
.
Vue inhabituelle d'un salon meublé à la française avant la première guerre,
tel que - peut-être - l'impératrice Élisabeth d'Autriche, la malheureuse Sissi,
l'a connu lors de son séjour ici à l'été 1875
.

mercredi 12 décembre 2012

Fécamp, fenêtre du quartier des bains


Bien qu'affligée d'un épais ravalement, cette maison de Fécamp,
 - dans le quartier des bains - comme on disait autrefois,
fut vraisemblablement une belle villa, qui a gardé son joli feston de bois le long du toit.


Mais on a changé ses jolies fenêtres cintrées en bois,
 pour les remplacer par d'hideuses fenêtres en PVC.
Un petit peu plus de confort sans doute, mais beaucoup moins de charme,
Un petit plus d'étanchéité sûrement, mais beaucoup moins d'authenticité.
.






















Avant     /     Après
A gauche, remarquez les carreaux cintrés, et la fine imposte rayonnante qui font l'élégance
de cette baie. A droite, la grande banalité des fenêtres d'aujourd'hui.
.

lundi 10 décembre 2012

Yport, ferme Cocagne

Une chaumière authentique, dont les iris assurent l'étanchéité du toit.
Toute l'atmosphère des nouvelles de Guy de Maupassant est ici concentrée !
.
.
Existe-t-elle encore ?
.

Bordeaux Saint-Clair, manoir de Saint-Clair

Près d'Étretat, un très joli manoir du XVIe siècle en brique, pierre et silex,
dont les restaurations du XIXe siècle n'ont pas altéré la qualité.
La belle tourelle en poivrière lui donne une légère allure médiévale !
.
.
La magnifique hêtraie heureusement sauvegardée qui l'entoure n'est pas le moindre de ses attraits.

dimanche 9 décembre 2012

Étretat, hôtel Blanquet

A Étretat, le fameux hôtel Blanquet où descendaient les touristes et les artistes,
notamment le peintre Claude Monet, habitué des lieux, le plus célèbre d'entre-eux,
qui exigeait une fenêtre sur la mer pour pouvoir travailler de sa chambre en cas de gros temps !
.
.
Une architecture composite, liée sans doute à des agrandissements successifs
au fur et à mesure que la notoriété d'Étretat allait croissant !
On reconnait, sous le médaillon de Théodore Deck, la fameuse et emblématique
enseigne peinte par Eugène Le Poittevin, retrouvée et restaurée,
et qui sera présentée au Musée des Pêcheries de Fécamp.
.
Source : Mh Desjardins, Des peintres au pays des falaises, Éd. des falaises, 2004, page 79
.

dimanche 2 décembre 2012

Tancarville, château

Tancarville, l'autre scandale !
Certes, il est classé depuis le XIXe siècle !
Certes, une association d'Amis sans doute pleine de bonne volonté s'active
pour sauver ce qui peut l'être (voir son site : http://tancarville.free.fr ).
Néanmoins, Tancarville se dégrade inéxorablement !
.
.
Classé au titre des Monuments historiques depuis 1862,
le château de Tancarville est à vendre.
Il regroupe un ensemble de bâtiments plus ou moins bien conservés,
depuis la tour carrée du XIIe, jusqu’au château classique du XVIIIe siècle.
Quelques éléments d'architecture militaire subsistent à Tancarville : terrasses d'artillerie du XVe,
tours à éperons, front de défense en pierre avec douves, pont dormant et barbacane.
.
Pour comprendre l'importance stratégique du site et le sens de ces vestiges,
il faut se reporter à l'analyse magnifiquement détaillée de Jean Mesqui, à télécharger sur internet.
.
.
 
Peut-on imaginer que, quand ces gamins du Havre y venaient en colo juste après guerre,
les tours fortifiées de l'entrée étaient encore pourvues de leur toiture, qu'il aurait suffit d'entretenir !
C'était il y a moins de soixante ans seulement...
.
.
Avec Yvetot, Lillebonne et Beuzeville, Tancarville illustre l'impuissance de notre société
à préserver des ensembles patrimoniaux parfaitement conservés de notre histoire,
et la difficulté de nos décideurs à établir les vraies priorités patrimoniales, alors que
des sommes fabuleuses sont englouties dans des projets approximatifs
(tel Eana, en faillite cette semaine, pour ne citer qu'un seul sujet d'actualité).
Question de choix, d'opportunités, ou de conseillers peut-être ?
Croirait-on, par exemple, que le Conseil Général refusait en 1993 l'offre qui lui était faite
d'acheter la Guillette à Étretat, l'essentielle maison de l'écrivain Guy de Maupassant,
pour finalement voir le Conseil Régional financer moins de vingt ans plus tard l'achat du Clos Lupin,
la sympathique maison étretataise de Maurice Leblanc (qui vécut aussi à Tancarville),
pourtant bien moins importante pour l'histoire de l'architecture et des Lettres...
.