mercredi 1 mai 2013

Vatteville-la-Rue, vieux château et église

Les ruines impressionnantes du vieux-château de Vatteville.
On voit encore nettement la dépression des anciens fossés
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A Vatteville toujours, de nombreux graffiti marins subsistent sur les murs de l'église.
On a peine à imaginer aujourd'hui que, au XVIe siècle, ces petits ports de Seine
armaient des vaisseaux pour la pêche de la morue à Terre-Neuve !
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A Vatteville toujours, un magnifique portail Renaissance,
et une fenêtre en grand besoin d'entretien ... gare au précieux vitrail !
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dimanche 31 mars 2013

Fécamp, petit mur de silex

Les anciens murs de silex deviennent rares, et plus rares encore, leurs faîtages en silex.
Fragiles, ces têtes de murs sont en effet souvent remplacées par des briques.
Dans mon quartier, ce joli mur de jardin a été passé au kärcher par son propriétaire zélé.
Inutile de vous dire qu'il n'en avait aucunement besoin, à peine quelques jolis lichens par endroits...
Son pronostic vital est donc engagé... rien de plus fragilisant en effet que ces néfastes kärchers.
Ils entament la couche protectrice des pierres, creusent les joints,
descellent les pierres, entrainent l'eau sous les silex...
Parions qu'un hideux enduit de ciment bien noir et bien gras viendra bientôt le recouvrir.
il le fallait, ce mur était trop vieux et ne tenait plus " dira-t-on.
Mais le coupable, ce n'est pas l'âge du mur, c'est le kärcher...
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Dans la foulée de ce zèle rénovateur, les vénérables poiriers palissés ont été arrachés.
Objets de tous les soins des anciens jardiniers, ces poiriers régalaient nos grands-parents.
Cher Jacques Dutronc, tu avais bien raison de chanter les petits jardins menacés ...
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samedi 2 mars 2013

Fécamp, ancienne vitrine rue Casimir-Périer

L'élégance d'une ancienne vitrine au fronton sculpté
dans l'ex rue Casimir-Périer, aujourd'hui rue André-Paul Leroux.
Devenue ensuite magasin de tissus Beaulieu (à confirmer ?) jusque dans les années soixante-dix,
elle a ensuite été démolie pour une vitrine beaucoup plus banale.
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Lire d'intéressants détails sur cette rue sur le Forum du Bout-Menteux.

samedi 23 février 2013

Saint-Léonard, chapelle de Grainval

Dans la jolie valleuse de Grainval où un urbanisme sauvage s'est développé sans aucune maîtrise,
et où de nombreux cabanons de loisir sont devenus des constructions disgracieuses en dur,
la chapelle Notre-Dame de Lourdes reste un dernier vestige authentique de ce hameau maritime.
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Grâce à l'action de Michel Crochemore, la chapelle est aujourd'hui 
en plein chantier de restauration, dans le respect de son authenticité.
Essentiellement réalisés par des bénévoles de la commune, les travaux avancent bien,
et l'on pourra de nouveau bientôt profiter de cette chapelle insolite.
Inaugurée en 1922, elle a été financée essentiellement par la famille de l'armateur fécampois
Alexandre Joly, dont plusieurs des navires sont reproduits dans l'un des vitraux.
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Les vitraux des familles Duhamel et Joly qui ornent la chapelle sont particulièrement intéressants.
Ils constituent une imagerie catholique et maritime rare, qui évoque tous les drames de l'époque :
naufrages, mortalité infantile, carnage de la première guerre...
Sur ces vitraux, se reporter à l'étude de Marie-Hélène Desjardins
dans les Annales du Patrimoine de Fécamp, numéro 13 (2006).
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Saint-Pierre en Port, ferme des moines

La ferme des moines, l'un des édifices les plus anciens de Saint-Pierre !
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Saint-Pierre en Port, casino

Quand on connaît la plage de Saint-Pierre en Port, on a peine à imaginer
qu'elle était pourvue, il n'y a pas si longtemps, de plusieurs terrasses et d'un casino !
Dans son livre "Saint-Pierre en Port, Images d'hier de 1880 à 1960",
Joël Trépied nous indique qu'il fut inauguré en 1886, et détruit par les Allemands en 1944
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dimanche 3 février 2013

Yport, caloges et pension de famille

Au XIXe siècle, la plage devient un nouvel espace social où se croisent des mondes
qui, peu de temps auparavant, s’ignoraient totalement.
Les galets ne sont plus le territoire exclusif des pêcheurs triant leur poisson
ou réparant leurs filets ; ils doivent désormais le partager avec les citadins en villégiature.
De la terrasse de la pension de famille Morisse, on entrevoit les hangars et caloges des pêcheurs yportais
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Belle image d'une petite caloge au toit de chaume,
vraisemblablement sur la plage d'Yport
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Étretat, kiosque-caloge

Alors que les marins réutilisaient les vieilles caïques comme entrepôt pour les filets
ou comme atelier de réparation - ce sont les fameuses "caloges" -
on connait aussi plusieurs exemples de réemploi de loisir.
Ainsi la caloge aménagée par Guy de Maupassant dans le jardin de La Guillette,
sa propriété d'Étretat, qui servait de logement pour son valet de chambre François Tassart.
Ici, à Étretat toujours, une autre forme de réemploi, en surprenant kiosque de jardin.
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mercredi 23 janvier 2013

Fécamp, église Saint-Étienne

L'église Saint-Étienne de Fécamp avant la très lourde réfection
entreprise par l'architecte Camille Albert à la fin du 19e siècle.
Sur ce magnifique cliché, le portail ouest, est tout récent ; et
ses deux tourelles font  un peu décor d'opérette.
Est-il vraiment en harmonie avec le reste de l'édifice ?  
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En revanche, la haute tour de clocher actuelle n'est pas encore construite.
Hérissée de blocs dont la sculpture ne fut jamais achevée,
cette tour un peu démesurée fait désormais partie du paysage fécampois
avec son petit air d'église anglaise de style "gothique perpendiculaire".
Pourtant, je crois que je préfére le petit toit pyramidal d'avant...
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mercredi 9 janvier 2013

Contremoulins, château de Gruville

Construit à partir de 1889 par l'architecte Camille Albert (1852-1942)
pour l'industriel fécampois Alexandre Le Grand (1830-1898)
le château de Gruville est un exemple absolu du style éclectique du 19e siècle,
à l'instar de la distillerie de liqueur Bénédictine construite à Fécamp par et pour les mêmes,
mêlant répertoire de matériaux locaux et citations architecturales savantes.
Pour en savoir plus, on se reportera à l'étude de Manolita Fréret sur Camille Albert,
Créaphis Éditions, 2009, disponible en librairie
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Les toitures très pentues et les faîtages travaillés confèrent une allure de "conte de fées" à l'édifice.
Les lucarnes sont d'esprit Renaissance, tandis que les tours d'angle,
qui renferment les escaliers, sont d'inspiration médiévale.

Briques appareillées en losange ou en damiers et pans de bois
font référence à l'architecture locale.

Un soin particulier est accordé au parc, d'esprit 19e siècle, et à l'énorme serre.
A proximité, une remarquable ferme-modèle est construite et exploitée.

 

Curieusement proportionné, l'extravagant porche d'entrée en angle
est remarquable par sa forme très sophistiquée.
En revanche, l'intérieur du salon est conforme aux standards "petits bourgeois".

jeudi 3 janvier 2013

Fécamp, ancienne voilerie

Les démolitions de l'usine adjacente ont permis de redécouvrir cette ancienne voilerie,
située avenue Jean-Lorrain, et miraculeusement préservée jusqu'à nos jours.
A l'apogée de la pêche à Terre-Neuve vers 1900 - 1910, plusieurs voileries
fournissaient les milliers de mètres carrés nécessaires aux grands voiliers morutiers.
Celle-ci semble bien être la dernière.
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L'atelier est tout en longueur pour pouvoir déployer les voiles en cours de réalisation.
Des "jours" rayonnants, plutôt élégants, éclairaient les ouvriers au travail, tandis que
du côté de l'avenue, une petite boutique servait sans doute de bureau.
Au dessus, une grande ouverture en façade facilitait les approvisionnements et les livraisons.
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dimanche 30 décembre 2012

Saint-Léonard, château des Hogues

Le château des Hogues, construit au début du 20e siècle par l'architecte Camille Albert (1852-1942)
pour Henry Simon (1849-1932), armateur, propriétaire du trois-mâts morutier Marie-Marguerite,
ainsi nommé d'après le prénom de sa fille, et dont la totalité de l'équipage était yportais.
Cousine des propriétaires, Anita Conti y vint dans son enfance.
C'est aujourd'hui une maison d'éducation spécialisée.
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Le parc est l'œuvre du célèbre Achille Duchêne (1866-1947),
paysagiste attitré de la haute société à la fin du 19e s.

samedi 29 décembre 2012

Valmont, château d'Estouteville

Prestigieuse forteresse de la vieille famille normande d'Estouteville,
le château de Valmont conserve son impressionnant donjon qui domine le village.
Il a été agrandi au 16e siècle d'une aîle Renaissance, malheureusement défigurée au 19e siècle
L'enceinte médiévale et ses tours ont également été détruites au 19e siècle.
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Quand j'étais enfant, on était gentiment autorisés à jouer
dans le parc, et parfois même dans le château...
Autres temps : on ne visite plus...
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Le 20e siècle poursuit l'œuvre destructrice avec la défiguration
du "parc" (au sens historique de ce terme) à bestiaux médiéval,
très rare vestige parcellaire du XIIe siècle jusque là miraculeusement préservé.
A ce sujet, il faut lire le passionnant article de Jacques Le Maho (CNRS) :
" Parc et courtils - observations sur l'environnement des châteaux de terre et de bois
en pays de Caux aux XIe et XIIe siècles" ,
paru dans les Actes du 105e congrès des Sociétés savantes, Caen, 1980.
Un texte essentiel pour le bonne compréhension de cet environnement si particulier,
dont nous devons être les protecteurs.

Harfleur, mairie

A la fois sauvé par son acquisition par la commune, qui en a fait sa mairie,
et quelque-peu abimé par sa transformation en bureaux,
le château d'Harfleur reste un très bel et assez rare exemple
de style Louis XIII parisien importé en pays de Caux
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Pilastres canelés, bossages, colonnes annelées, typiquement Louis XIII
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Sassetot le Mauconduit, château

Bel exemple de chateau classique de la fin du 18e siècle (la première pierre daterait de 1772),
le château de Sassetot le Mauconduit était en grand besoin de soins quand la famille de Mun l'a vendu.
Aujourd'hui devenu hôtel de charme, il est sauvé ; mais les portails, les écuries, les communs,
la glacière, le belvédère et les grands murs d'enceinte restent à pérreniser.
Les grands hêtres du parc en sont le plus précieux ornement
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Vue inhabituelle d'un salon meublé à la française avant la première guerre,
tel que - peut-être - l'impératrice Élisabeth d'Autriche, la malheureuse Sissi,
l'a connu lors de son séjour ici à l'été 1875
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mercredi 12 décembre 2012

Fécamp, fenêtre du quartier des bains


Bien qu'affligée d'un épais ravalement, cette maison de Fécamp,
 - dans le quartier des bains - comme on disait autrefois,
fut vraisemblablement une belle villa, qui a gardé son joli feston de bois le long du toit.


Mais on a changé ses jolies fenêtres cintrées en bois,
 pour les remplacer par d'hideuses fenêtres en PVC.
Un petit peu plus de confort sans doute, mais beaucoup moins de charme,
Un petit plus d'étanchéité sûrement, mais beaucoup moins d'authenticité.
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Avant     /     Après
A gauche, remarquez les carreaux cintrés, et la fine imposte rayonnante qui font l'élégance
de cette baie. A droite, la grande banalité des fenêtres d'aujourd'hui.
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lundi 10 décembre 2012

Yport, ferme Cocagne

Une chaumière authentique, dont les iris assurent l'étanchéité du toit.
Toute l'atmosphère des nouvelles de Guy de Maupassant est ici concentrée !
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Existe-t-elle encore ?
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Bordeaux Saint-Clair, manoir de Saint-Clair

Près d'Étretat, un très joli manoir du XVIe siècle en brique, pierre et silex,
dont les restaurations du XIXe siècle n'ont pas altéré la qualité.
La belle tourelle en poivrière lui donne une légère allure médiévale !
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La magnifique hêtraie heureusement sauvegardée qui l'entoure n'est pas le moindre de ses attraits.

dimanche 9 décembre 2012

Étretat, hôtel Blanquet

A Étretat, le fameux hôtel Blanquet où descendaient les touristes et les artistes,
notamment le peintre Claude Monet, habitué des lieux, le plus célèbre d'entre-eux,
qui exigeait une fenêtre sur la mer pour pouvoir travailler de sa chambre en cas de gros temps !
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Une architecture composite, liée sans doute à des agrandissements successifs
au fur et à mesure que la notoriété d'Étretat allait croissant !
On reconnait, sous le médaillon de Théodore Deck, la fameuse et emblématique
enseigne peinte par Eugène Le Poittevin, retrouvée et restaurée,
et qui sera présentée au Musée des Pêcheries de Fécamp.
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Source : Mh Desjardins, Des peintres au pays des falaises, Éd. des falaises, 2004, page 79
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dimanche 2 décembre 2012

Tancarville, château

Tancarville, l'autre scandale !
Certes, il est classé depuis le XIXe siècle !
Certes, une association d'Amis sans doute pleine de bonne volonté s'active
pour sauver ce qui peut l'être (voir son site : http://tancarville.free.fr ).
Néanmoins, Tancarville se dégrade inéxorablement !
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Classé au titre des Monuments historiques depuis 1862,
le château de Tancarville est à vendre.
Il regroupe un ensemble de bâtiments plus ou moins bien conservés,
depuis la tour carrée du XIIe, jusqu’au château classique du XVIIIe siècle.
Quelques éléments d'architecture militaire subsistent à Tancarville : terrasses d'artillerie du XVe,
tours à éperons, front de défense en pierre avec douves, pont dormant et barbacane.
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Pour comprendre l'importance stratégique du site et le sens de ces vestiges,
il faut se reporter à l'analyse magnifiquement détaillée de Jean Mesqui, à télécharger sur internet.
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Peut-on imaginer que, quand ces gamins du Havre y venaient en colo juste après guerre,
les tours fortifiées de l'entrée étaient encore pourvues de leur toiture, qu'il aurait suffit d'entretenir !
C'était il y a moins de soixante ans seulement...
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Avec Yvetot, Lillebonne et Beuzeville, Tancarville illustre l'impuissance de notre société
à préserver des ensembles patrimoniaux parfaitement conservés de notre histoire,
et la difficulté de nos décideurs à établir les vraies priorités patrimoniales, alors que
des sommes fabuleuses sont englouties dans des projets approximatifs
(tel Eana, en faillite cette semaine, pour ne citer qu'un seul sujet d'actualité).
Question de choix, d'opportunités, ou de conseillers peut-être ?
Croirait-on, par exemple, que le Conseil Général refusait en 1993 l'offre qui lui était faite
d'acheter la Guillette à Étretat, l'essentielle maison de l'écrivain Guy de Maupassant,
pour finalement voir le Conseil Régional financer moins de vingt ans plus tard l'achat du Clos Lupin,
la sympathique maison étretataise de Maurice Leblanc (qui vécut aussi à Tancarville),
pourtant bien moins importante pour l'histoire de l'architecture et des Lettres...
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